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jeudi 8 août 2013

L'homme qui n'a "pas de problème" avec les femmes (pas plus qu'un boucher avec ses saucisses)

Affaire du Carlton : DSK, un "roi de la fête" pour les juges

Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le
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"Le Figaro" publie l'ordonnance du renvoi en correctionnelle de M. Strauss-Kahn pour "proxénétisme aggravé en réunion", révélant les motivations de la décision des juges. | AFP/MARTIN BUREAU
Alors que Dominique Strauss-Kahn a été renvoyé en correctionnelle le 26 juillet pour "proxénétisme aggravé en réunion", Le Figaro publie, mardi 6 août, le contenu de l'ordonnance du renvoi détaillant les motivations de la décision des juges d'instruction de l'affaire du Carlton, Stéphanie Ausbart et Mathieu Vignau.
Ce document, qui détaille notamment les déclarations des prostituées et des treize mis en examen dans l'affaire, montre que l'ancien directeur du FMI, qualifié par les magistrats de "roi de la fête", était bien le "pivot central" du système mis en place par le milieu nordiste libertin et impliquant de nombreuses prostituées.
UN "CARNAGE AVEC UN TAS DE MATELAS AU SOL"
Le procès, qui devrait se dérouler en 2014, aura pour but de répondre à trois "questions-clés" qui détermineront si DSK peut être condamné pour proxénétisme aggravé, rappelle Le Figaro. Il s'agit en effet de déterminer dans un premier temps si l'ancien ministre de l'économie savait que les femmes présentes aux soirées libertines auxquelles il participait étaient des prostituées rémunérées.
Depuis le début de l'affaire, une grande partie de la défense de DSK repose en effet sur l'affirmation qu'il ignorait tout de la profession des jeunes femmes présentes aux soirées libertines. Sur ce volet, l'ordonnance de renvoi cite le témoignage de plusieurs prostituées, qui affirment notamment que "l'ensemble des personnes présentes ne pouvait ignorer". Selon elles en effet, "l'âge et l'apparence des participantes laissaient peu de doute sur leurs activités".
Regarder l'infographie animée Comprendre l'affaire du Carlton en trois minutes
En outre, la description du déroulement de ces soirées, assimilées à de la "consommation sexuelle" voire à un "carnage avec un tas de matelas au sol", met à mal la défense de Dominique Strauss-Kahn, les magistrats relevant "qu'il n'était nullement question de libertinage, mais d'"abattage" et de commandes de prestations". Enfin, le comportement de DSK lui-même, décrit pour sa violence avec certaines prostituées, met en doute la thèse du simple libertinage. "Ces éléments cumulés, notent les juges dans leur ordonnance, permettent d'accréditer l'idée que son ignorance n'est qu'un système de défense."
"PIVOT CENTRAL"

La décision de renvoyer l'ancien directeur du FMI en correctionnelle devrait permettre également de déterminer le degré d'implication de DSK dans l'organisation des soirées libertines. Sur ce point, les magistrats s'attachent à montrer dans leur ordonnance de renvoi que Dominique Strauss-Kahn était un "pivot central" du système, et était même parfois à l'origine de la demande d'organisation de soirées, comme en attestent plusieurs SMS. D'ailleurs, DSK "conservait la main sur la programmation des soirées, lesquelles ne s'organisaient qu'en fonction de ses disponibilités d'agenda", peut-on lire dans le document.
Les juges notent également que certaines de ces soirées ont eu lieu dans un appartement loué par DSK, ce qui montre donc qu'il aurait "accompli un acte matériel de proxénétisme", car "mettre à disposition un local pour de la prostitution, c'est du proxénétisme."
VOLONTÉ DE "BROUILLER LES PISTES"

Enfin, la dernière question abordée par l'ordonnance de renvoi et à laquelle un procès devrait apporter une réponse concerne la tentative de dissimulation de l'affaire par DSK. Selon les magistrats, l'ancien directeur du FMI a en effet cherché à masquer son activité, en utilisant notamment un langage crypté dans ses échanges avec les autres participants aux soirées, évoquant des "copines", "délégation de copines", "cadeau", "petite", "du matériel", pour désigner les prostituées.
Sur ce dernier point, les juges soulignent également la volonté de DSK de "brouiller les pistes", alors qu'il avait confié à l'un des organisateurs des soirées une puce d'un téléphone qu'il utilisait. Une opération menée "pour 'nettoyer' ensuite cette puce et l'attribuer à la compagne de Fabrice Paszkowski à partir du mois de juin 2011".
Dans un communiqué diffusé le 26 juillet, M. Strauss-Kahn avait dénoncé une "instruction exclusivement à charge", même s'il "s'attendait à cette décision et se présentera donc sereinement devant le tribunal". Le parquet, bien qu'ayant requis un non-lieu en faveur de DSK, a décidé de ne pas faire appel du renvoi en correctionnelle de l'ancien patron du FMI et de treize autres mis en examen.

Sur LeMonde.fr



France/Justice - 
Article publié le : mercredi 07 août 2013 à 15:54 - Dernière modification le : mercredi 07 août 2013 à 16:02

DSK et l’affaire du Carlton: «carnage» plutôt que «libertinage» disent les juges

Dominique Strauss-Kahn devrait être jugé en 2014 pour «proxénétisme aggravé en réunion».
Dominique Strauss-Kahn devrait être jugé en 2014 pour «proxénétisme aggravé en réunion».
AFP PHOTO KENZO TRIBOUILLARD

Par Claire Arsenault
Dominique Strauss-Kahn renvoyé en correctionnelle pour « proxénétisme aggravé en réunion » dans l’affaire du Carlton de Lille, est considéré dans l’ordonnance de renvoi des juges que publie ce mercredi Le Figaro, comme le « pivot central » du dossier, bien loin du simple amateur de libertinage que mettent en avant ses défenseurs.

L’ancien patron du FMI a beau courir le monde entre ses conférences dans les hautes sphères et son rôle de conseiller globe-trotteur, la justice française n’oublie pas celui qui aurait pu devenir le premier magistrat de la République. L’ordonnance de renvoi en correctionnelle qu’ont établie les juges d’instruction lillois met à mal un des principaux arguments de défense de Dominique Strauss-Kahn, à savoir son ignorance du fait que les femmes qui participaient aux soirées légères qu’il prisait tant étaient des prostituées.
Le « roi de la fête »

Dans les colonnes du Figaro qui publie ce long texte, on peut lire le témoignage d’une prostituée qui soutient au contraire que « l’ensemble des personnes présentes ne pouvait ignorer » qu’elle et les autres étaient payées pour leur prestation et d’ailleurs, ajoute-t-elle, elles « n’étaient là que pour cela ». Sur la naïveté de DSK, Jade une autre prostituée et partie civile, ne peut s’empêcher de dire au juge : « Je pense qu’il nous prend vraiment pour des cons ».

Poursuivi avec 13 autres personnes qui ont partagé avec l’ancien ministre socialiste des parties fines en Belgique, à Paris ou à Washington, DSK est décrit par les magistrats comme le « pivot central » et le « roi de la fête ». Ils s’appuient pour l’affirmer sur les envois de SMS qui montrent que les rencontres s’établissaient au gré des souhaits de Dominique Strauss-Kahn. « Il conservait la main sur les programmations des soirées lesquelles ne s’organisaient qu’en fonction de ses disponibilités d’agendas », relèvent les juges.

Sans plus de détours, les magistrats rejettent également l’idée défendue par DSK selon laquelle il ne s’agissait que de libertinage. Citant des témoignages des jeunes femmes présentes, ils relèvent que les soirées tenaient plus de « la consommation sexuelle » si ce n’est d’« un carnage avec un tas de matelas au sol ». « Il n’était nullement question de libertinage, notent encore les juges, mais d’abattage et de commandes de prestations ».

L’ignorance comme système de défense

Les magistrats évoquent encore la brutalité dont aurait fait preuve Dominique Strauss-Kahn lors de relations sexuelles avec certaines prostituées pour contester la thèse du libertinage. « Ces éléments cumulés, mentionnent-ils, permettent d’accréditer l’idée que son ignorance n’est qu’un système de défense ». Quant à savoir si DSK peut être poursuivi pour proxénétisme, là aussi les juges ne tergiversent pas. Pour eux, le fait d’avoir mis à disposition un appartement qu’il louait avenue d’Iéna à Paris pour des soirées avec des prostituées montrerait qu’il a « accompli un acte matériel de proxénétisme ».

Les juges reprochent également à Dominique Strauss-Kahn d’avoir chercher à dissimuler ses activités notamment en échangeant des SMS avec un des proxénètes présumés avec qui il parle de « copines », « délégation de copines », « cadeau », « du matériel », des termes qui pour les juges ne conviennent pas pour désigner des libertines. Les magistrats évoquent aussi une puce de téléphone portable qui fait des allers-retours entre les protagonistes de l’affaire, une « véritable opération de dissimulation destinée à brouiller les pistes pour " nettoyer " ensuite cette puce et l’attribuer à la compagne » d’un des inculpés.
Dénonçant une « instruction exclusivement à charge », Dominique Strauss-Kahn se dit néanmoins prêt à se « présenter sereinement devant le tribunal », probablement au cours de l’année 2014 croit savoir Le Figaro. Les avocats de DSK ne cessent de dénoncer un dossier vide. De son côté, le parquet qui avait requis un non-lieu en faveur de l’ancien directeur du Fonds monétaire international, a décidé de ne pas faire appel du renvoi en correctionnelle de DSK et des 13 autres mis en examen pour « proxénétisme aggravé en réunion », un délit passible de 10 ans de prison et 1,5 million d'euros d'amende.

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