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lundi 17 juin 2013

Courrier des lecteurs/trices de Spiegel suite au dossier "Bordel Allemagne"




"Vous témoignez de beaucoup de courage en dévoilant ainsi la position pro-prostitution (politique) de l'Allemagne avec sa "libéralité" méprisante envers l'humanité et d'un autre côté montrez la Suède comme exemple d'une pratique valable pour tous les pays européens. C'est exactement le discours dont nous avons besoin"

Prof. Dr. Anna Müller, Hildesheim, centre d'étude interdisciplinaire sur les femmes et le genre.

 N°22/2013 Bordel Allemagne - Comment l'État encourage la traite des femmes et la prostitution

Un état de droit qui roupille

En Allemagne, nous avons réussi - avec notre mélange d'absence d'orientation et de tolérance mal comprise - à rendre la traite humaine salon-compatible. Le caractère de happening folklorique qu'a pris la prostitution en est l'effet collatéral et ce ne sont pas seulement les bus conduits par une mentalité tribale qui y roulent mais aussi à plein d'endroits, la prostitution est utilisée, sans alternative aucune, pour célébrer un baccalauréat réussi.

Dr. Hans-Werner Bertelsen, Brême

Cet article est extrêmement tendancieux et fait comme si la plus grande partie de cette industrie ressemblait à la petite niche que vous présentez. Alors que les Roumaines sont les moins appréciées de la clientèle et que les Allemandes ont la primeur. Le prix horaire ne baisse pas, au contraire, il a augmenté à cause du portail virtuel "achètemoi.com" où les dames en grande partie se vendent elles-mêmes, faisant du coup monter les prix.

Christoph Hensel, Berlin

Ce n'est pas la loi sur la prostitution qui est cause de la misère des prostituées de chez nous, c'est la misère dans les pays de ces filles et la trop grande largesse des pays de l'UE. Pour que ces filles puissent bénéficier de meilleures conditions dans le travail du sexe, il faudrait introduire une autorisation de travail spéciale pour elles. La prostitution ne serait alors peut-être pas empêchée mais rendue plus difficile.

Claus Gerards, Cologne

Les quelques milliers d'étrangères qui apparaissent comme des victimes dans les statistiques de la criminalité ne vont pas réveiller l'État qui dort. Le plaisir de millions d'hommes dans leur temps libre reste plus important que la protection de milliers de femmes. Le fait que ce soit justement l'Allemagne qui soit devenue le centre européen du commerce moderne d'esclaves est un scandale. Le laxisme avec lequel le Berlin libéral et progressiste s'occupe de la chose est sidérant. Il est temps de s'emparer du modèle suédois.

Peter Schmidt député CDU pour Hambourg-Nienstedten

La manière dont les femmes sont dégradées comme objets me font monter les larmes aux yeux. J'ai travaillé avec des ados et ai été choquée de voir comment ils en viennent facilement au sexe et quelle image les garcons dans la puberté ont des femmes. Il ne pourra se faire un changement que lorsque les enfants seront éduqués - et nous-mêmes - à se considérer les uns les autres avec plus d'amour et de respect.

Anke Keitel, Ofenbach

C'est dans la branche du sexe que l'on peut tout spécialement voir ses acteurs n'avoir pas la moindre honte de piétiner la dignité de la personne humaine.Les meilleures lois ne peuvent rien faire contre cela. Seules la réflexion et l'empathie comme but que se fixerait la société pourrait y changer quelque chose.

 Herbert Sauer, Laufach-Hain (Bavière)

La naiveté avec laquelle l'état de droit traite la chose témoigne d'une perte totale du sens des réalités. J'espère que ce compte-rendu provoquera un séisme.

Johann Berndt, Hünxe (Rhénanie-Westphalie)

 Les hommes (et les femmes ?) ont recours de manière très différente aux services sexuels, mais les poursuivre avec la massue de la justice est douteux car cela ne résoud aucun problème et en créé un autre : comment pincer le délinquant ?
Dans la chambre fermée il n'y a pas de témoin. C'est la raison pour laquelle la police suédoise s'est concentrée sur la prostitution de rue et filme avec des caméras à infra-rouge pour rassembler des preuves - une atteinte répugnante à la dignité humaine. Pour protéger les femmes, il vaudrait mieux introduire une autorisation spéciale pour la création de bordels avec des garanties de moralité de la part des tenanciers. 

Percy MacLean, Berlin, juge au tribunal administratif

 Le "travail du sexe autonome" formulé ainsi par le SPD et les Verts était dès le départ une étiquette trompeuse. Déjà en 2005 le ministère fédéral en charge de la question publiait une étude de l'université technique évangélique, comme quoi "la loi [sur la prostitution de 2002 ndlt] fonctionnerait complètement dans le vide" - un euphémisme qui passe outre la souffrance et l'injustice des et envers les femmes concernées.

Dr. Jürg Walter Meyer, Lemen (Bade-Wurtemberg)

Pour payer mes études, j'ai été deux ans prostituée : volontairement, en conscience de cause et volontiers. Je considère cela comme mon droit fondamental. Je ne veux pas de forces de l'ordre dans ma chambre à coucher ni qu'un homme ait honte parce qu'il couche avec moi, et surtout pas qu'il soit puni selon le pervers modèle suédois. Juristiquement parlant : mon droit fondamental prime sur les idées morales personnelles d'une Frau Ekman ou Frau Pr. Gugel.
L'État doit combattre le proxénétisme mais il ne doit pas réduire ma liberté ou celle de mes clients - pour lutter contre une situation avec laquelle je n'ai rien à voir.

Friederike W., Berlin

Tant qu'il y aura de la pauvreté dans les pays d'Europe de l'Est, les femmes qui en proviennent seront toujours mieux servies dans le travail du sexe avec de meilleurs emplois et des conditions de travail plus loyales qu'avec des contrôles de police.

Lena Morgenroth, Berlin, travailleuse du sexe

Ce qu'il manque dans ce dossier si bien documenté et ce pour quoi nous luttons depuis 30 ans, ce sont les moyens avec lesquels sortir de cette siuation : droit à une protection et droit de séjour pour les femmes concernées. Celle qui risque d'être immédiatement expulsée ne peut pas avoir le courage de témoigner - c'est la raison pour laquelle les auteurs sont rarement jugés.

Sr. Lea Ackermann, Hoopard-Hirzenach, organisation des droits de la personne Solwodi [= Solidarity with Women in Distress, ndlt]

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