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jeudi 15 mars 2012

DSK, Anne Sinclair et les médias


Comment faire l’impasse sur une synthèse des derniers événements « DSK » et « Anne Sinclair » ?

En l’espace d’une semaine : Conférence à Cambridge pour Dominique Strauss-Kahn, sortie d’une biographie et émissions TV en cascade pour Anne Sinclair, les deux bénéficiant des gros titres de la quasi-totalité des medias.

Analysés à la lumière des précédentes campagnes de communication du couple depuis le 14 mai 2011 * pour réhabiliter l'ex-directeur du FMI, ces événements nous révèlent une nouvelle campagne, hélas mise à mal par des étudiants mécontents et des féministes à l'affût.

Retour sur les événements de la semaine écoulée

Mercredi 8 mars : sortie de l’autobiographie publiée par Anne Sinclair, « 21 rue La Boétie », dans laquelle elle évoque notamment son grand-père. Le soir même, elle était l’invitée de l’émission la Grande Librairie, sa première sortie médiatique audiovisuelle depuis son retour de New-York.

Quelques jours avant, elle tacle dans une interview la presse qui a "franchi les limites du voyeurisme" et les "féministes autoproclamées".

Titres nombreux et concordants dans la presse :

Anne Sinclair à cœur ouvert
Anne Sinclair évoque son grand-père


Jeudi 9 mars : DSK se rend à Cambridge pour y assurer une conférence sur l’économie mondiale, sur invitation de la Cambridge Union Society.

Cela aurait pu être un succès de notoriété, si des étudiants et des féministes ne s'en étaient pas mêlés.

Au lieu de cela, les medias ont largement décrit les manifestations hostiles à DSK lors de son arrivée puis son départ de l’université, évoquant le fait que « La sécurité avait été renforcée pour la venue de DSK qui est apparu flanqué de quatre gardes du corps lors de son allocution et 25 autres personnels de sécurité avaient été mobilisés spécialement pour l'occasion » Source 20minutes.fr.

Concert de titres concordants :

Dominique Strauss-Kahn chahuté lors de sa conférence à Cambridge – 20minutes.fr

DSK chahuté à Cambridge – Europe 1

DSK fait profil bas à Cambridge Le parisien

DSK et les médias la nouvelle république

Qui en fait trop ?

Comment est né le buzz ?

Comment les medias se sont-ils emparés de ces événements ?

Après analyse, force est de constater que ce sont les Strauss-Kahn eux-mêmes qui ont généré cette sur médiatisation. Et comme personne ne se médiatise pour se faire du mal, il faut en conclure qu’ils le font pour en obtenir un bénéfice. Or, le seul bénéfice pertinent dans leur cas est d’obtenir une réhabilitation dans l’opinion publique.

Même les étudiants de Cambridge ne s’y sont pas trompés, comme l’exprime Morgan Wild, ce jeune étudiant de Cambridge interrogé par 20minutes.fr : « Je pense qu'il n'aurait pas dû être invité à venir s'exprimer devant les étudiants, je pense que cela fait partie d'une lamentable campagne de relations publiques pour tenter de rétablir sa réputation et nous ne devons pas être pris pour des imbéciles », a-t-il dit.

En effet, nul media n’a été chercher DSK pour le sortir de son doux anonymat de la place des Vosges et en faire la vedette du jour à Cambridge.

Anne Sinclair ? Nul ne l’a obligée à sortir sa biographie justement la veille de la conférence de son époux à Cambridge. Généralement, un auteur discute de la date de sortie d’un livre avec son éditeur. Nul ne l’a obligée à se faire inviter à la Grande Librairie le 8 mars. Enfin, nul ne l’a obligée, la semaine précédant la sorte de son livre, à tacler via une interview, les « féministes autoproclamées » et la presse « qui franchit les limites du voyeurisme ». Elle a choisi de s'adresser aux medias, qui ont donc relayé ses propos.

Une nouvelle opération de communication

Tout ceci esquisse une véritable campagne de communication, même si celle-ci a été mise à mal par des effets de bord inattendus : des étudiants mécontents et des féministes à l'affût. Pas de doute : A 43 jours des élections présidentielles, Anne Sinclair et DSK sont sortis en concert de leur silence.

Hasard de calendrier ? Ou, comme dans l’art de la guerre : « Encerclement, fumigènes et diversion » ? Au moment opportun. Une opération de communication.
DSK espérait sans doute, avec cette conférence à Cambridge, envoyer un signal fort à ses amis du PS : Une image professionnelle de compétence intacte qui, du moins à l’étranger et dans des lieux prestigieux arrive à supplanter le reste : Les affaires et l’image privée. Une leçon. Faire mentir encore une fois le « Nul n’est prophète en son pays ».

Hollande va sans doute être le prochain président et DSK le sait. D’ailleurs au cours de sa conférence à Cambridge il le dit : « François Hollande sera le prochain président de la France ».

C’était donc le moment ou jamais, de rappeler aux responsables du PS ce qu’ils rateraient en ne faisant pas appel à lui, et peut-être les inciter à réfléchir à son éventuel retour en politique.

C’eut peut-être été le cas si la conférence à Cambridge s’était déroulée comme prévu, sans incidents. Après tout, il a réussi à y faire salle comble, quoique, si l’affaire de New-York n’était pas passée par là, lui conférant une célébrité planétaire, il n’eut peut-être pas intéressé autant de monde. Quand au prestige du lieu, n’oublions pas que la Cambridge Union Society a souvent invité des personnalités controversées : Ainsi Jean-Marie Lepen, Kadhafi et même des afrikaners du temps de l’apartheid ont été, par le passé, invités à conférer à Cambridge.

L’opération de communication était certes prometteuse. Le hic, c’est que, plusieurs semaines avant, elle a donné quelques signes de fragilité. En effet, une pétition était lancée par une association étudiante, et des féministes ont fait entendre leurs voix pour exiger l’annulation de la conférence. Elles ont appelé au boycott en cas de maintien, mettant en péril l’opération.
Est-ce pour cela qu’une semaine avant, Anne Sinclair est passée à l’offensive médiatique ? Interviewée par l’un de ses confrères, elle tacle la presse « voyeuriste » et les féministes « autoproclamées ». Simple hasard médiatique ? Si vous répondez « oui » alors lisez ou relisez cet article paru dans lemonde.fr en mai 2011.

L’inquiétant pouvoir des communicants

Extrait « Avec la montée en puissance de Strauss-Kahn dans la course à la présidentielle, la communication politique a pris la profession en otage. Un article complaisant est publié sur le voyage du patron de VSD en Afrique ? Euro-RSCG, qui vient de refaire la maquette de l'hebdomadaire, a pesé de tout son poids. Un livre médiocre sur les relations de Strauss-Kahn avec les femmes paraît chez Plon, signé d'une inconnue nommée Cassandre ? A peine l'ouvrage imprimé, un argumentaire assassin sur les erreurs de l'auteur est envoyé dans les rédactions par Euro-RSCG. Le message est clair : les rapports de Strauss-Kahn avec les femmes sont un non-sujet. » Source lemonde.fr

Objectif visé : Retour à la vie publique

Une vraie campagne de réhabilitation vient donc d’être tentée pour amadouer l'opinion, mais surtout donner des arguments aux amis – nombreux - de DSK au sein du PS, afin qu'ils puissent défendre l'éventualité de son retour dans les affaires publiques.

Quand à Anne Sinclair, qui participe probablement à ces opérations de communication en usant de son pouvoir médiatique et de ses réseaux, elle n’a d’autres motivations que de panser un orgueil blessé, voire nourrir un désir de revanche. N’a-t-elle pas dit après l'affaire du Sofitel et la tempête qui s'en est suivie : « mon mari a été jeté aux chiens. Je saurai m’en souvenir. Le moment venu, je solderai les comptes. » ? Source vsd.fr .

Un parti socialiste trop lié à DSK ?

François Hollande est entouré d'amis de DSK : Pierre Moscovici, Manuel Valls, Martine Aubry, qui avait conclu un pacte avec lui. DSK n'est pas homme à renoncer au pouvoir et aux facilités qu'il permet. Cette opération de communication ne sera donc pas la dernière. La manipulation qui a consisté à nous faire croire que DSK possède des "compétences exceptionnelles" est sans doute la plus pernicieuse. La crise ne peut que favoriser son usage et les communicants le savent.
Cependant, à ne pas observer une discrétion de circonstance tant que les affaires judiciaires sont pendantes, DSK et ses conseillers risquent de causer l’échec de Hollande ou du moins, de le gêner.

En effet, le candidat du PS a été chahuté le 7 mars par des féministes, qui l’ont interpellé à propos de DSK. Ainsi peut-on lire sur europe1.fr « Le candidat socialiste a été raillé, mercredi 7 mars, à la Cigale en reprenant les propos d'une grande figure féministe, Simone de Beauvoir. Des manifestantes, présentes dans la salle, ont également lancé : "DSK partout, justice nulle part".

Le parti socialiste devrait sans doute se démarquer de façon plus nette du parcours passé ou à venir de Dominique Strauss-Kahn, afin de ne pas prêter le flanc à des attaques qui pourraient s'avérer coûteuses du point de vue électoral.

Par kali sur le blog d'Agoravox

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