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dimanche 19 février 2012

DSK convoqué mardi à Lille

L’ex-président du FMI et ministre de l’Economie sera entendu mardi à 9 heures dans l’affaire de proxénétisme du Carlton de Lille.

.Jean-Marc Ducos (avec GeoffroyTomasovitch) | Publié le 19.02.2012, 07h34



Dominique Strauss-Kahn sera entendu, à Lille (Nord), dans le dossier de proxénétisme du Carlton.

Dominique Strauss-Kahn sera entendu, à Lille (Nord), dans le dossier de proxénétisme du Carlton. | (LP/OLIVIER CORSAN.)

Ce n’est pas parce qu’il a demandé à être entendu par la lilloise pour s’expliquer sur des « insinuations malveillantes » que Dominique Strauss-Kahn, 62 ans, est convoqué mardi matin à 9 heures par la police judiciaire en charge de l’affaire de proxénétisme dite du Carlton, comme l’a révélé hier matin « la Voix du Nord ».

Mais bien parce que son nom est cité dans les procès-verbaux de nombreux protagonistes de ce dossier où huit personnes sont depuis octobre 2011 mises en examen pour « proxénétisme aggravé » et « association de malfaiteurs ».

Parmi les témoins qui citent DSK comme client habituel de ce réseau, au moins cinq prostituées qui ont eu commerce avec lui lors de parties fines organisées à Washington, ou à au Murano, un de luxe. DSK devrait être placé en garde à vue dès son arrivée mardi matin à Lille (Nord) pour au moins 48 heures et assisté d’un avocat. Une rétention qui peut en théorie être prolongée jusqu’à 96 heures, car il s’agit d’un dossier « en bande organisée ». Pour des raisons pratiques et de discrétion, DSK sera auditionné dans une caserne de gendarmerie, boulevard Louis-XIV à Lille. Il a fait savoir qu’il souffrait d’une otite.

Ce que disent les prostituées

La première à avoir été entendue dès le mois de juillet 2011, Mounia R…, 38 ans, a expliqué aux policiers avoir rencontré DSK à Paris à l’hôtel Murano en 2010. Une prestation payée 900 € par David Roquet, un cadre du groupe Eiffage, soupçonné de financer ces parties fines avec un autre chef d’entreprise lensois, Fabrice Paszkowski, proche des clubs DSK.

Puis il y a Florence V…, 30 ans, une femme qui se dit libertine, proche du commissaire Jean-Christophe Lagarde, l’ex-patron de la sûreté de Lille, lui aussi mis en cause dans ce dossier. Elle dit avoir croisé à onze reprises l’ancien patron du Fonds monétaire international (FMI) lors de rendez-vous organisés à Paris, dans les environs de Bruxelles ou à Washington. Chacune de ses prestations lui était réglée par Fabrice Paszkowski.

Il y a aussi Béatrice Legrain, la compagne du proxénète français Dominique Alderweireld, dit Dodo la Saumure, qui a participé à des agapes sexuelles dans un restaurant parisien, également Aurélie D. et Anne-Marie, deux escort-girls.

Complicité de proxénétisme?

En tant que client, lors de relations sexuelles consenties entre adultes, DSK n’a commis aucun acte contraire à la loi. Le fait de solliciter par un tiers, en l’occurrence Fabrice Paszkowski, des prostituées pour des soirées coquines ne le rend coupable de rien. Sauf si l’une d’elles est considérée comme vulnérable, si elle est mineure ou handicapée par exemple, ce qui ne semble pas être le cas.

Pour qu’une complicité de proxénétisme existe, il faut que la personne offre un moyen de commettre l’infraction. Une certitude, Dominique Strauss-Kahn sera interrogé sur ses pratiques sexuelles et sur le fait de savoir si — ou comment — ces femmes étaient rémunérées.

Recel d’abus de biens sociaux?

Dans leurs déclarations, les pourvoyeurs David Roquet et Fabrice Paszkowski ont dédouané l’ancien favori de la course aux primaires socialistes, indiquant que Dominique Strauss-Kahn n’était pas au courant que les filles étaient payées avec de l’argent d’origine frauduleuse, détourné de sociétés.

Il échapperait alors à la mise en cause pour recel d’abus de biens sociaux. Sauf si l’enquête démontre que DSK ne pouvait ignorer l’origine du financement des voyages à Washington. La question d’éventuelles contreparties à ses amis entrepreneurs devrait aussi lui être posée.

La semaine qui s’ouvre sera donc cruciale pour l’ancien ministre, qui parle d’« insinuations malveillantes ». Si des charges sont retenues contre lui, une mise en examen ne serait pas exclue.

Sur Le Parisien.fr (où se trouve une vidéo que je n'ai pas réussi à visionner).

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