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jeudi 18 août 2011

"Eyes Wide Shut" ou les petits plaisirs entre potes pendant que ce sont les ONG qui s'occupent de la misère








Viens, mignonne, allons boire un verre aux «chandelles»

Par Antoine Menusier - Mis en ligne le 25.05.2011 à 11:42

DSK était client de ce club échangiste, le plus huppé de ces lieux de la République où sexe et pouvoir fricotent librement. «L’Hebdo» s’y est rendu incognito.

«Après vous...» «Je n’en ferai rien...» «Comme il vous plaira...» Des manières de salon accompagnent les rapports intimes dans cette cave du Ier arrondissement. Nous sommes aux Chandelles, le club échangiste le plus huppé de Paris, entre-soi de la bourgeoisie butineuse. A l’étage, pour la mise en bouche, un restaurant.

«IL EXISTE UNE SORTE DE PACTE DE NON-AGRESSION.» Me Pierrat, avocat

Dominique Strauss-Kahn s’y rend parfois «boire un verre», écrivaient Christophe Deloire et Christophe Dubois, les auteurs de Sexus politicus, paru en 2006 chez Albin Michel, réimprimé en toute urgence depuis l’éclatement du scandale new-yorkais. «Bientôt disponible», rassure une vendeuse de la Fnac.

Laissons les livres et allons voir. Lundi 23 mai, 23 heures, station de métro Palais Royal. Une jolie jeune femme en sort, vêtue d’une robe noire lui arrivant à mi-cuisses. Elle est envoyée par Causeur.fr, non pas une agence d’escort-girls, mais un site d’opinions et d’information.

Elle est «en mission» pour son média, votre serviteur pour L’Hebdo. Il faut être deux, un homme et une femme, pour entrer là où nous souhaitons entrer. L’après-midi, nous avons échafaudé un scénario d’agents secrets: elle sera Tatiana, russe, dans le milieu de la mode. Je serai Antoine, dans l’édition. Notre rencontre remonte à quatre mois, à Lausanne. Quelle imagination.

Nous quittons la place Colette, au pied de la Comédie-Française, prenons la rue de Richelieu, atteignons notre but après deux cents mètres de marche un peu lascive dans l’étrange chaleur de mai.

Les Chandelles sont au 1 rue Thérèse. Pas la sainte de l’Enfant Jésus, ni une lavandière méritante, mais, convenant davantage à ce pâté d’aristocrates, Marie-Thérèse d’Autriche, épouse de Louis XIV.

A l’accueil, un employé, seul. Mains de lutteur, sourire avenant. «C’est votre première fois?», demande-t-il, s’étonnant que Tatiana veuille garder son sac à main. Le restaurant est fermé. C’est en bas que ça se passe.

Une couche de brillant doré recouvre les murs de l’escalier qui mène au sous-sol. Ambiance vieilles pierres. On passe au rouge. Les voûtes en sont comme aspergées. Une profusion de détails. Et pas question de sortir son calepin pour les noter tous. Nous nous trahirions.

Un sas de sucreries attend le visiteur, qui trouvera là de quoi recharger ses accus. De vraies fraises, des Tagada, des bonbons Haribo, des chamallows en forme de nounours enduits de chocolat.

Passage au bar. Whisky-coca et Perrier. Orgie de lustres, pareils à des perles de cristal et, pour les plus imaginatifs, ou pervers, à des gouttes d’un certain fluide...

Musique douce de début de soirée. Tables basses et canapés garnis de petits coussins. Peu de monde encore, c’est lundi. Et lundi est un soir spécial aux Chandelles. Nous ne le savions pas. Les hommes peuvent venir seuls. Pas les femmes, obligatoirement en couple, au minimum. Plus d’hommes que de femmes, donc. Triolisme au programme, voire plus.

Pas de contraintes. Mais chacun selon son désir. Pas de contraintes, aux Chandelles. «Les femmes ne sont plus violentées depuis que DSK n’est plus là», plaisante un jeune habitué, qui admet toutefois n’avoir jamais vu l’ex-patron du FMI dans cet endroit. «

Il suffit d’un geste de la main pour dire non aux avances», mime-t-il de la paume en frôlant la cuisse de Tatiana. Ce trentenaire est marié et sa femme ignore sa présence, ici, ce soir. «Elle n’aime pas ça (l’échangisme, ndlr), je lui ai dit que je partais à...»

La musique a forci, désormais plus boîte que lounge. Les mecs sont en chemise et pantalon de ville. Les filles portent des tenues aguichantes, un genre de nuisette dégageant les épaules et s’arrêtant sous la pomme des fesses. Des clients sont arrivés.

Passons dans les alcôves. A disposition, des préservatifs en vrac dans des coupoles semblables à des bénitiers. Voir et être vu. Ici et là, des femmes nues et des hommes nus. Des râles sur du velours. Coin fumeur. Exigu. Ça papote, c’est sympa.

Les gens s’y livrent en paroles aussi facilement qu’ils se donnent en chair. Un avocat, un agent immobilier, sa femme. Taille des seins et plus-values sur les ventes. Phrases mutines, bilan comptable. On se souvient de célébrités rencontrées au bureau ou au spectacle. Fin de la pause cigarette.

On se rappelle aussi des people aperçus aux Chandelles. Les Ardisson, les Beigbeder, qui, tout à l’entretien de leur libertinage, n’ont jamais caché leur sympathie pour ce type d’endroit. Et puis il y en a d’autres, dont nous tairons les noms par respect pour leur vie privée, et accessoirement parce que la loi interdit qu’on les divulgue, tant que les intéressés eux-mêmes n’ont pas parlé publiquement de ces faits.

Tel animateur de télévision a fêté ses 40 ans dans l’établissement. «Un grand moment, n’est pas près d’oublier un client. Il est reparti avec ma femme.» Dans une boîte échangiste, il faut être prêteur. Notre homme, qui a récupéré son «bien», évoque ce souvenir comme s’il se rappelait d’une bonne blague de régiment.

Politiciens, sportifs, people. La télévision pourvoit abondamment en chair les clubs échangistes de la capitale. Interrogé hors Chandelles, Me Emmanuel Pierrat, avocat spécialisé dans le droit de l’édition, auteur d’ouvrages libertins, dresse l’inventaire des profils adeptes des boîtes à partouzes: «Des hommes et des femmes politiques, des vedettes du show-biz, des sportifs de haut rang, rugbymen et footballeurs, des journalistes, des patrons de rédaction, de chaînes de télévision.»

Evidemment, tout le monde la ferme: «Il existe une sorte de pacte de non-agression, observe Me Pierrat. Des lieux comme Les Chandelles ou le Club 41 à Paris, comme le Roi René dans les Hauts-de-Seine, ne sont fréquentés que par une certaine caste socioprofessionnelle.

La bonne société s’y retrouve. Elle y cultive un sentiment d’appartenance à un monde des puissants, faite de surface financière et de libertinage.

Si les clubs échangistes sont tolérés, ils tombent officiellement sous le coup de la loi pour ce qu’on appelait auparavant outrage public à la pudeur et exhibition sexuelle aujourd’hui. Cet interdit bravé renforce cette impression de puissance chez ceux qui les visitent.»

Me Pierrat, vous cassez l’ambiance. Car la farandole des corps continue dans les parties réservées. Une chute de reins ornée d’un large tatouage au motif incompréhensible, ondule dans la pénombre.

Le 18 mai, nous apprend le site internet de la maison, «Valérie», la patronne des Chandelles, organisait une soirée Eyes Wide Shut*, autrement dit une soirée «masques», inspirée du film du même nom de Stanley Kubrick, dont l’action, libertine et angoissante, se passe à New York.

Les inconditionnels de ce cinéaste se souviennent de la réplique de fin, dans la bouche de Nicole Kidman, face à Tom Cruise qui se demande quoi faire, au terme de toutes ces péripéties: «Let’s fuck!», lui ordonne sa femme. «Baisons!»

Tatiana et son chevalier servant n’ont pas suivi l’injonction de Nicole Kidman. Ils ont quitté les Chandelles après s’être acquittés de la note, incroyablement légère rapportée au coup de massue annoncé: 30 euros. L’affaire du viol présumé de DSK sur une femme de chambre du Sofitel n’a apparemment pas eu d’incidence fâcheuse sur la fréquentation de ce club.

Lu sur L'Hebdo


* Eyes Wide Shut

1 commentaire:

  1. bon, ben, pour faire du nettoyage révolutionnaire, c'est une piste à creuser : on surveille ce genre de boite, et les soirs où y'a plein de monde, on investit, on arrête tout le monde qu'on met directement dans des colonies de vacances ré-éducatives autonomes (faudrait pas que ça coûte un radis à la société, hein, ces gens là ont suffisamment pompé le monde) par le travail primaire (bâtiment, voirie, agriculture).
    voilà.
    au passage on stérilise tout ces gens là pour pas qu'ils se reproduisent plus du tout. on peut même tester des programmes d'asexualisation médicalisés.
    si les familles râles, ben on les envoie aussi dans les même colonies pour pas qu'ils soient malheureux loin des leurs, et on les stérilise aussi.

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