ANgrywOmeNYMOUS


jeudi 14 juillet 2011

Wir sind alle Zimmermädchen! 2



Dominique Strauss-Kahn se tait concernant la plainte comme il s'est tu avant cela concernant ses ambitions politiques. Le silence qui l'enserre maintenant semble l'accompagner de facon étrange depuis longtemps. Lorsqu'à Paris on évoquait sa personne dans les milieux bien informés, l'ange de la déception passait dans la pièce et tout le monde gardait tout à coup le silence. Les lamentations sur Sarkozy ne s'arrêtaient pas pour se référer aux chances de Dominique Strauss-Kahn. Peu importe quel insider interrogé à propos du président Strauss-Kahn la réaction était la même : ce serait bien mais sa vie intime rendrait son élection impossible. Cela ne voulait pas dire des affaires extra-conjugales mais de sombres histoires. Parfois il était même question de "partouze" (en fr. dans le texte), un gros calibre du folklore national depuis au moins deux siècles. Il y aurait même des photos - nettes, naturellement. Il y a encore quelques semaines un collègue bien réseauté du Figaro et que le chef du FMI apprécie particulièrement m'expliquait qu'en France, il y a pas mal de choses que l'on peut admettre, mais un président partouzard, ca ne passe pas.
Dans le film qui est passé en mars sur Canal + "Une année avec DSK", nous faisons l'expérience d'un directeur du FMI laconique. Le réglement de l'organisation internationale interdisant au chef de s'exprimer sur les questions politiques, le film tente de compenser par l'image, cherche des images parlantes mais n'y parvient pas.
On y voit un DSK amical mais pressé et embarrassé qui se décrit lui-même comme un représentant de commerce qui, en une année, fait plusieurs fois le tour de la planète.

On y voit comment les ministres des finances d'états en faillite l'attendent, humiliés, dans son antichambre. On le voit en Afrique dispenser réclamations et encouragements. Dans la seule scène intéressante du film, DSK révèle son truc pour défriper un costume : le suspendre sur un ceintre, l'accrocher dans la salle de bain devant la douche, tirer les rideaux et faire couler l'eau chaude. La vapeur embrume tout et repasse le costume, se réjouit l'homme politique pendant que sa femme sourit triomphalement, touchée au plus haut point par tant de science sur la vie en hôtels.
Aujourd'hui, on voit la scène autrement : cette technique offre un parfait alibi pour rôder* nu dans la suite pendant que le bruit de l'eau qui coule suggère aux employés que l'homme est parqué sous la douche.
En raison des détails qui depuis une semaine sont rendus publiques par la police judiciaire, il est difficile de ne pas croire la victime. Seul un porno californien aurait l'idée de faire se ruer un client d'hôtel typé de 62 ans et une mère célibataire de la moitié de son âge ayant encore une immense suite à nettoyer, l'un sur l'autre à la faveur d'une pulsion sexuelle spontanée. D'ailleurs même pas en film il y aurait assez de temps pour se couper en deux ainsi et permettre à la femme d'appeler la police étant donné que le temps passé ensemble n'a pas dépassé les 28/29 minutes.
Pendant que la version de la femme ne dévie pas et que les examens effectués par une police spécialisée et expérimentée donnent les mêmes résultats, Strauss-Kahn a changé son histoire passant de l'alibi d'un soi-disant dîner avec sa fille, que la police judiciaire pense entre temps n'avoir jamais eu lieu à l'histoire d'un coup de foudre (en fr. dans le texte) et de l'amour fou (en fr. dans le texte) qui se serait concrétisé dans une rencontre sexuelle librement consentie. Prêt pour une nouvelle aventure, DSK semblait l'être puisque la veille il avait appelé la réceptionniste de l'hôtel pour l'inviter à monter boire un verre, invitation qu'elle a poliment décliné.
(à suivre)

* le terme allemand choisi par le journaliste est "tigern" (être à l'affut tel un tigre)
j'ai moi-même choisi de mettre ce passage en rouge parce qu'effectivement l'agression apparaît ainsi sous un autre jour.

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